Ce qui précède

 ! Co LAPse KoDe est né de l’expérience partagée de Kaleidoscope, une installation-performance avec une caméra de surveillance et un logiciel de motion tracking, présentée à La Maison du Spectacle La Bellone en 2009, avec le soutien de la Raffinerie, de l’organisation pour les arts et médias Constant, De Pianofabriek KWP et de La Communauté française/Arts Numériques.

Lors de la première soirée de présentation de Kaleidoscope, au moment où le public a commencé à jeter toutes sortes d’objets blancs sur la scène pour activer des sons, nous nous sommes rendu compte que l’utilisation d’un logiciel de motion tracking transforme en principe tous les corps en joueurs et spectateurs, ainsi que les objets. A partir de cette observation nous avons formulé des questions qui sont à la base de ! Co LAPse KoDe:

Si tous les présents – les artistes, le public, le logiciel, les objets et suivant la même logique aussi les mouvements, le son, les images, le texte – constituent des agents dans le même univers, qu’est-ce qui est alors nécessaire pour que chacun.e se sente traîté.e de façon égalitaire? En d’autres mots, quelles conditions spécifiques un tel univers exige-t-il pour que les différent.es agent.es se sentent accueilli.es, aient la possibilité de partager une expérience et de repartir avec des connaissances augmentées ? Ou encore, comment concilions-nous les ressemblances et les différences entre les agents (en termes de connaissances préalables, de mémoire, de possibilité d’initiative, d’engagement dans le jeu…) ? Et comment collectionner la connaissance générée pour pouvoir la partager par après avec d’autres agents ?

Cette expérience précédente nous a appris aussi que les membres du public réagissent de façon différente à la proposition d’un univers interactif. Leur attitude dépend de l’expérience préalable avec l’un des composants de l’univers (la nouvelle technologie, la performance, la musique…). De plus, nous nous sommes rendus compte de l’importance des moments de try-out avec des personnes ouvertes à de nouvelles expériences et qui osent explorer et mettre à disposition leurs propres connaissances. Pour garder les moments de présentation accessibles à tout le monde et pour installer des différences entre un moment de travail, un try-out et une présentation, nous préférons parler d’agents au lieu de public (le mot producteur aurait été plus adéquat mais celui-ci entraine la confusion dans le milieu du théâtre, la vidéo et la performance). Parmi les agents nous différencions les agents curieux et les agents avec des connaissances préalables dans l’une ou l’autre discipline présente. Ces derniers sont invités aussi pour de plus longues périodes de travail (les ateliers pendant les résidences p.ex.) ou pour tester les formules de ‘production’.